C'est  Quoi  le  JUD0 ?

Le judo à partir de 4 ans en éveil moteur jusqu'adulte en reprise d’activité.

 

C'est  Quoi  le  JUJITSU ?

Le jujitsu à partir de 16 ans pour un apprentissage de self-défense ou découvrir un art martial complet basé sur la maîtrise de soi et des autres.

 

C'est  Quoi  le  Taiso ?

Le Taïso activité ludique sans chutes ni coups basé sur des mouvements de judo et de renforcement musculaire. 

 

Les cours sont assurés par Cyril Diné, professeur 5ème Dan, diplômé d’état 1er degré.

Un peu d' histoire...

Un certain M. Kano

Au XVIe siècle, les élèves samouraïs s'exerçaient non seulement à maîtriser les techniques de combat au sabre ou à la lance, mais aussi à se battre à mains nues en s'appuyant sur les techniques sophistiquées du jiu-jitsu, ancêtre du judo.


L'histoire du judo débute réellement vers le milieu du XIXe siècle. à l'époque, la société japonaise est en pleine mutation. Finies les luttes incessantes entre les seigneurs de la guerre et leurs armées de mercenaires. De nouvelles lois interdisent désormais aux samouraïs de porter le sabre. La honte ! Les anciens soldats se reconvertissent comme ils peuvent, en paysans, en bandits. Les techniques de combat qu'ils avaient érigées en «art» au cours des siècles précédents disparaissent lentement avec la mort des derniers professeurs.


Lorsqu'il débarque à Tokyo en 1877, le jeune Jigoro Kano éprouve de grandes difficultés à trouver encore un grand maître de jiu-jitsu. Il veut effectivement apprendre cette discipline ancestrale dont il ne sait pas grand-chose, sinon qu'elle permet à un homme de faible constitution de lutter contre beaucoup plus costaud que lui. Or, il se trouve que Jigoro Kano est de nature chétive. Il est né le 18 octobre 1860 à Mikage, dans le district de Hyogo. Troisième fils d'un père marin, il a pratiqué la gymnastique et le base-ball mais sans parvenir à surmonter le handicap d'une trop grande fragilité physique. Bref, il rêve d'une technique qui ferait de lui un crack et, après bien des déboires, il finit par trouver Hachi-nosuke Fukuda de l'école Tenjjin-Shinyo-Ryu dont il deviendra le disciple. Pas de chance ! Le vieux samouraï mourra peu de temps après leur rencontre.


Jigoro Kano fréquente alors l'école Tenjin-Shingo avec une telle assiduité qu'il en devient bientôt le vice-directeur. Juste en-dessous du grand maître Iso. Nouveau décès. Kano se retrouve du même coup dépositaire des archives d'un enseignement séculaire. Mais sans professeur ! Il poursuit alors son apprentissage en autodidacte, puisant des conseils autour de lui comme par exemple auprès du maître Likubo de l'école de Kito qui lui apprend l'art du combat en armure. Après avoir décroché sa licence de lettres à l'Université impériale de Tokyo, il décide d'ouvrir sa propre école dans le petit temple bouddhique d'Eishosi.


Nous sommes en 1882. Jigoro Kano est âgé d'à peine vingt-deux ans et nourrit de grandes ambitions. «Il était nécessaire d'améliorer le vieux jiu-jitsu pour le rendre accessible à tous, expliquera-t-il plus tard. L'ancien style n'avait aucun but éducatif. Ainsi, en prenant à la fois toutes les choses intéressantes que j'avais apprises dans les différentes écoles et en y ajoutant mes propres découvertes, je fondais une nouvelle méthode pour la culture physique et l'éducation morale aussi bien que pour vaincre en combat. J'appelais cela Judo Kodokan.» Cette prise d'indépendance constitue un fait majeur dans l'évolution de la discipline. Le judo se distingue effectivement des autres disciplines dont la finalité reste d'assommer son adversaire, voire de le tuer. Dès l'origine, Kano choisit de le débarrasser de tout esprit féodal et substitue aux anciennes techniques d'assaut des mouvements de projection et d'immobilisation plus propices à la pratique dans le cadre sportif. Certes, les débuts sont difficiles. Surtout financièrement ! Dans une petite salle de vingt mètres carrés à peine, Kano ne peut accueillir qu'une poignée d'élèves âgés de quinze à dix-huit ans.


Mais sa réputation grandit peu à peu et cela suffit pour lui attirer les foudres des autres grands maîtres qui lui reprochent son manque de diplôme. Kano répond aux critiques en convertissant à sa discipline quelques grands champions de jiu-jitsu parmi lesquels Shiro Saigo qui deviendra plus tard son principal instructeur. La place vient vite à manquer pour accueillir tous les nouveaux disciples. On agrandira le dojo (jusqu'à 370 m2 !) pour faire progressivement du Judo Kodokan la plus grande école du Japon.


1886 sera l'année de la consécration, grâce notamment à une victoire de prestige contre l'école rivale, yoshin-ryu-ju-jutsu.


Kano est nommé directeur du Butokukai, l'académie nationale des arts martiaux créée par le gouvernement japonais. Le judo s'impose dans les écoles et les universités japonaises. Au début des années 1900, il fait même carrément figure d'institution publique. On le pratique partout dans le cadre d'associations culturelles avec même l'ouverture de sections féminines, ce qui aurait été inimaginable à l'époque du jiu-jitsu.


Devant un tel succès, Kano rêve à présent d'une expansion du judo dans le monde. En tant que conseiller du ministre de l'Éducation, il voyage aux quatre coins du monde, comparant les mérites des différents systèmes d'enseignement. Cela lui vaut de rencontrer le baron Pierre de Coubertin qui l'invite à faire partie du Comité international olympique. Jusqu'à la fin de sa vie, Kano utilisera cette tribune pour faire reconnaître la beauté de son sport. En 1912, il est envoyé en mission culturelle en Europe et reçoit des mains du roi de Suède la médaille des septièmes Jeux olympiques.

En 1920, il profite de sa présence aux Jeux d'Anvers pour visiter le vieux continent. Il assistera encore aux Jeux de 1928 à Amsterdam, de 1932 à Los Angeles et de 1936 à Berlin avant de mourir des suites d'une pneumonie le 4 mai 1938 sur le navire qui le ramène du Caire où s'est tenue une assemblée générale du Comité international olympique. Kano ne connaîtra ni la Seconde Guerre mondiale, ni la défaite du Japon, ni l'occupation de l'archipel par les soldats américains. Son patriotisme en aurait souffert. En même temps, il faut reconnaître que cette période a formidablement servi l'essor du judo dans le monde.


Par quel miracle ? En réalité, les Américains avaient interdit que l'on pratique encore les arts martiaux par crainte des rebellions qu'on aurait pu fomenter dans ces écoles. D'autorité, ils avaient fermé plusieurs temples de jiu-jitsu. Pour contourner les dirigeants du judo eurent alors l'intelligence de faire enregistrer leur activité comme un simple sport. Le judo resta donc seul dans la place et draina des millions de participants : hommes, femmes, enfants. Depuis, il s'est imposé dans toutes les couches de la société et essai même hors du Japon. En Europe notamment, on enregistre les premières retombées de cette campagne d'internationalisation. La création de la fédération belge remonte effectivement à 1949. Mais il faudra encore attendre quelques années pour que le judo atteigne la consécration olympique. Aux Jeux de Tokyo en 1964, il est inscrit au programme comme sport de démonstration. Il faudra attendre les Jeux de Munich, huit ans plus tard, pour qu'il intègre le programme officiel. Quant aux premières compétitions féminines aux Jeux olympiques, elles datent des Jeux de Séoul en 1988 comme sport de démonstration avant d'être définitivement incluses au programme de Barcelone en 1992, soit exactement cent dix ans après l'intuition géniale de Jigoro Kano.